Internet trois heures par jour à des fins personnelles .

Publié le par Cyril

La Ville de Beloeil a eu gain de cause quant au congédiement d'un employé qui consacrait trois heures par jour de son temps de travail à utiliser Internet à des fins personnelles.

L'employé, Daniel Nadeau, comptait 19 années de services pour cette municipalité où il travaillait comme technicien aux travaux de voirie. Son syndicat, qui le défendait dans cette cause, a été débouté de son appel récemment devant l'arbitre Pierre Laplante du Tribunal du travail.

Les premiers doutes de l'administration du maire Réal Jeannotte concernant les tricheries de Daniel Nadeau datent du début de 2005.

La Direction générale de la municipalité a fait appel à des spécialistes en informatique, en janvier 2006, pour installer un «bavard» sur l'ordinateur de M. Nadeau.

Cet équipement a permis de l'espionner à distance et de monter un dossier sur les sites Internet visités.

Deux firmes enquêtent

Les firmes Sirco et Filature Quali- T ont déposé un rapport d'enquête très élaboré aux autorités de Beloeil, rapport qui a permis d'établir la crédibilité dans la preuve de l'employeur.

Ce rapport fait la preuve que «de mai 2004 à mai 2006, l'employé avait fait 10 105 visites irrégulières qui n'avaient rien à voir avec son travail et que 99% de sa navigation sur Internet n'était pas en relation avec son travail».

Les sites les plus visités par Daniel Nadeau étaient des sites de clavardage, de rencontres, d'informations et d'achats en ligne.

Il a aussi été démontré à l'aide du mouchard électronique que l'employé a consacré trois heures par jour à Internet pour la période du 16 février au 3 mai 2006.

Le congédiement de M. Nadeau est survenu le 6 juin suivant et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a immédiatement déposé un grief pour le dénoncer.

La cause a été entendue par l'arbitre syndical Pierre Laplante, qui a rendu sa décision récemment, laquelle rejetait le grief et maintenait la décision de l'employeur.

Les abus surveillés

Selon la directrice des ressources humaines de la Ville de Beloeil, Ginette Racicot, c'est la première fois qu'un congédiement de la sorte se produit à Beloeil.

Elle n'a jamais eu connaissance non plus d'un tel cas de congédiement dans le monde municipal.

«C'est vraiment un cas d'exception, un cas d'abus. On ne surveille pas chaque employé et on tolère les affaires mineures. On ne punira pas un employé qui paie un compte sur son temps de travail. Mais les abus ne sont pas tolérés», a déclaré Mme Racicot.

Il semble que la preuve soit de béton et que le SCFP n'en appellera pas de la décision.

Luce Charbonneau, la conseillère syndicale qui a piloté le grief de l'employé congédié, ne nous a pas rappelé hier.

L'employé avait reconnu sa faute

 

Daniel Nadeau avait beaucoup de liberté dans son travail, qui consistait à préparer des plans et estimations de travaux de voirie et des appels d'offres, en plus de mettre à jour les plans des infrastructures de la Ville.

Il était aussi appelé, l'été, à surveiller des travaux de voirie.

Il avait été embauché en avril 1987 comme technicien au service des Travaux publics.

Il a mené une carrière assez intéressante comme fonctionnaire municipal et il avait même acquis une expérience syndicale puisqu'il a occupé les fonctions de président et de viceprésident de la section locale du SCFP.

Défense

Pour sa défense, le syndicat a soumis à l'arbitre que M. Nadeau a effectivement commis une faute et qu'il la reconnaissait «mais que le congédiement n'est pas la mesure appropriée».

La partie patronale a soutenu pour sa part que l'employé avait non seulement utilisé son équipement de bureau à des fins personnelles mais qu'il avait rempli de fausses feuilles de temps, puisqu'il consacrait 40% du temps à des recherches personnelles, et que l'administration n'aura plus jamais confiance dans cet exemployé.

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