Droit de grève retiré?

Publié le par Cyril

Le ministère du Travail envisage de retirer complètement le droit de grève aux syndiqués du transport en commun et de le remplacer par un régime d'arbitrage.

 

Cette hypothèse se retrouve dans un document confidentiel, obtenu par Le Journal de Montréal, intitulé Les transports en commun: la continuité du service public en période de négociation collective.

 

Le ministre du Travail, David Whissel, a admis que «c'est une formule qui est possible parmi d'autres. Ça existe déjà chez les policiers et les pompiers, qui n'ont pas le droit de débrayer, parce que le législateur a considéré c'était encore plus qu'un service essentiel. Alors, il est allé plus loin et leur a retiré le droit de grève.»

 

M. Whissel a rappelé qu'en 2007, «le transport en commun est devenu un service indispensable pour de très nombreux citoyens. Estce qu'on veut qu'une loi spéciale arrive chaque fois qu'il y a un conflit dans le transport en commun et que l'opinion publique met de la pression... Est-ce qu'on veut continuer comme ça?» Le ministre a toutefois précisé que le document en question n'avait pas été soumis au conseil des ministres, «ni pour discussion, ni pour approbation». Daté du 7 septembre, il a été préparé en prévision d'une consultation publique à l'automne, une idée qui a finalement été abandonnée pour ne pas nuire aux négociations en cours à la Société de transport de Montréal (STM).

 

«Meilleure dernière offre»

 

Le président du syndicat des chauffeurs de la STM (SCFP-FTQ), Claude Benoît, a entendu parler de l'hypothèse du ministre Whissel et ne l'apprécie pas.

 

«L'arbitrage envisagé, ce serait le last best offer, un choix entre la meilleure dernière offre de chacune des deux parties, soutient-il. Ça inciterait l'employeur à rester au plus bas possible. Ce n'est pas pour les syndiqués pantoute.»

 

Le syndicat de M. Benoît détient, depuis le 13 novembre, un mandat de 97% des membres en faveur d'une grève générale illimitée au moment jugé opportun.

 

Quant aux négociations entre la STM et ses employés d'entretien (CSN), elles n'ont toujours pas abouti depuis leur reprise, en juin, sous la menace d'une loi spéciale.

 

Le Journal de Montréal a cherché à obtenir les commentaires de la présidente du Conseil du trésor,Monique Jérôme-Forget, quant à l'opportunité de consentir l'arbitrage aux syndiqués d'une société publique.

 

Mais la responsable des négociations avec la fonction publique-- qui a elle-même eu recours à une loi spéciale en décembre 2005 -- n'a pas voulu commenter.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article