Tout aussi dangereux

Publié le par Cyril

Même en utilisant un système mains-libres au volant pour se conformer à la loi qui entrera en vigueur cet automne, les conducteurs québécois seront grandement déconcentrés sur la route.

 

Des représentants du Journal ont demandé hier après-midi à des conducteurs de livrer leurs impressions après avoir parlé cinq minutes avec un mains-libres tout en conduisant.

 

Sur dix participants, huit ont confié que ce dispositif diminuait leur concentration.

«J'ai encore oublié de mettre mon flasher!» s'est exclamé Richard Conway, après avoir omis pour une quatrième fois de clignoter avant de tourner.

 

«Avant, je parlais en conduisant, mais j'ai arrêté quand j'ai failli rentrer dans quelqu'un», a raconté Michel Tremblay.

 

Dès qu'ils enfilaient le casque, le comportement des conducteurs changeait. Freinages brusques, manoeuvres imprécises, autres voitures frôlées de près.

 

Virtuellement sur la route

 

Jeudi, la ministre des Transports, Julie Boulet, a annoncé une série de mesures pour augmenter la sécurité routière, dont l'interdiction de conduire avec un cellulaire, alors que le mains-libres sera permis.

 

Or, ce dernier est aussi dangereux que le combiné traditionnel, avertit Jean-Marie De Koninck, président de la Table sur la sécurité routière, dont les recommandations sont à l'origine de la loi qui sera adoptée à l'automne.

 

Peu importe le mode de téléphonie, lorsque l'on parle au cellulaire en conduisant, on n'est «virtuellement plus sur la route, selon M.De Koninck. On est avec la personne dans sa tête.»

 

Interrogé par le Journal, le docteur Pierre Maurice, spécialiste du développement des individus et des communautés, craint pour sa part que «les conducteurs aillent vers le mains-libres et que l'industrie automobile installe des systèmes intégrés à la voiture», c'est-à-dire sans casque d'écoute.

 

«Il ne faut pas que les automobilistes transforment leur voiture en bureau», souhaite-t-il, jugeant les risques du cellulaire au volant très élevés, même en mode mains-libres.

 

Divisions

 

Parmi les groupes siégeant à la Table sur la sécurité routière, les représentants de la police se sont opposés à interdire le dispositif mainslibres, selon M. De Koninck, puisqu'une telle loi serait difficile à appliquer.

 

Les camionneurs s'y seraient également opposés car le cellulaire est un outil essentiel dans le cadre de leur travail.

 

À l'été 2006, seulement 44% des répondants d'un sondage mené auprès de 1000 Québécois se disaient favorables au système mains-libres au volant. Source: Léger Marketing.

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article