Le coeur s'est arrêté

Publié le par Cyril

Brenda, Criquette et Madge ont eu congé hier après-midi lorsque le tournage du Coeur a ses raisons a été interrompu par une première grève-surprise de l'Union des artistes.

 

Sur le coup de 14 heures, une cinquantaine d'employés et d'artistes de l'UDA (Robert Toupin, Pierre Chagnon, Béatrice Picard, Benoît Gouin et Brigitte Morel, notamment) sont débarqués en face de TVA, boulevard de Maisonneuve.

Au nom des manifestants, Raymond Legault, le président de l'UDA, a fait irruption dans les locaux du diffuseur pour annoncer aux comédiens et à l'équipe technique que la journée s'arrêtait là.

Le feu aux poudres

C'est que depuis mercredi, et jusqu'à demain, l'Union des artistes négocie intensivement avec l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec.

L'UDA souhaite notamment que la prochaine convention collective rétablisse l'équilibre entre le revenus des artistes (en baisse de 21 % depuis 2000) et ce qu'encaissent les producteurs, distributeurs et difuseurs, grâce, notamment aux nouvelles fenêtres de diffusion (internet, baladodiffisuion, cellulaires, DVD, et vidéo sur demande).

Une dernière offre de l'APFTQ, présentée hier, a mis le feu aux poudres.

«La dernière proposition est, pour nous, inacceptable», a précisé Raymond Legault.

L'un des moyens de pression adopté par l'UDA est d'entreprendre une série de grèves intermittentes, la première ayant été déclenchée hier sur le plateau de TVA.

Les comédiens derrière l'UDA

Démaquillés et débarassés de leurs costumes, les comédiens du Coeur a ses raisons - Anne Dorval, Marc Labrèche, Michelle Deslauriers et Sophie Faucher - ont quitté le studio pour rejoindre les représentants de l'UDA à l'extérieur.

«Je suis ici pour appuyer le comité, a précisé Anne Dorval.

«Je suis les règles de mon union qui est là pour me défendre.»

Pancarte à la main, Marc Labrèche s'est lui aussi placé derrière les revendications de l'UDA.

«Les gens de l'UDA ne sont pas des gens belliqueux qui font des manifestations comme ça pour le fun.

«Il y a une classe moyenne de comédiens qui ont du talent et qui ont de la misère à arriver. (...) C'est dommage de se rendre là», a-t-il confié.

TVA invite les artistes à négocier

Loin d'être furieuse en raison de la grève-surprise dans ses locaux, la haute direction de TVA suggère même à l'UDA de négocier les droits de ses membres avec elle plutôt qu'avec l'APFTQ.

«Ce qu'on dit à Monsieur Legault et à l'UDA, c'est: Venez nous voir; on parle, nous, de la même affaire», dit Luc Lavoie, le vice-président exécutif aux affaires corporatives de Quebecor.

«C'est parfaitement légitime de se faire entendre», ajoute-t-il au sujet des représentants de l'UDA qui sont débarqués devant TVA hier après-midi.

Selon M. Lavoie, qui questionne le monopole de l'APFTQ dans la négociation, ce qui est proposé aux membres de l'Union des artistes (en regard de leur rémunération pour les multi-plates-formes) ne tient pas la route.

«On ne peut pas empêcher la révolution numérique. Bientôt, les gens vont pouvoir télécharger une émission pour l'écouter sur leur téléphone [...] et la regarder en haute définition en arrivant à la maison.

«Tout est lié [...] Je veux rejoindre ces gens-là et je ne veux pas manquer la courbe», dit-il.

Dans la situation actuelle, le Fonds Quebecor (qui prévoit l'investissement de plusieurs millions de dollars supplémentaires en télévision) a plus que jamais sa raison d'être, estime-t-il.

«On est, nous, sur toutes les plates-formes», répète Luc Lavoie.

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