Les pétrolières ont détroussé les Québécois de 400 millions $

Publié le par Cyril

Les Québécois ont payé au total 400 millions $ de plus pour leur essence au cours de la dernière année que le prix plancher établi par la Régie de l'énergie du Québec.

Le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, montre de plus en plus d'intérêt pour l'imposition aux pétrolières d'un prix plafond. «On est tannés de l'arrogance des pétrolières», certifie-t-il.

Le ministre Béchard constate que la politique adoptée par l'ex-ministre Guy Chevrette, sous le gouvernement Bouchard, de confier à la Régie de l'Énergie la fixation d'un prix plancher pour l'essence afin de protéger les détaillants indépendants contre la concurrence trop vive des pétrolières s'est avérée un échec total. Les pétrolières lançaient alors des guerres de prix que ne pouvaient soutenir les détaillantrs indépendants, dans le but de réduire le nombre de points de vente détenus par ces derniers.

«L'essence n'a jamais été vendue au prix plancher, selon les informations qui ont été compilées son intention. Les gens ont payé 400 millions $ de plus au cours de la seule dernière année. Le prix plancher vient enlever toute concurrence, concluait-il au cours d'une entrevue au Journal, et nous ne profitons pas des avantages d'un plafond.» De plus, dit-il, «Guy Chevrette voulait protéger les indépendants. Or 125 de ces petits points de vente ont fermé entre 2001 et 2005», précise-t-il. M. Béchard se scandalise: la marge prise par les raffineurs est d'autre part passée en peu de temps récemment de 0,08 cents le litre à 0,21 cents.

Le mandat confié à la Régie de l'Énergie en matière de contrôle du prix de l'essence s'avérerait donc un échec sur toute la ligne et le ministre des Ressources naturelles se dit ouvert à l'examen de toutes les nouvelles avenues.

Prix plafond

M. Béchard manifeste beaucoup d'intérêt pour l'instauration d'un prix plafond auquel seraient soumises les pétrolières. Le prix plafond permet d'éviter les trop fortes variations du prix à la pompe, explique-t-il. Une telle politique est en application en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Bruswick. Les prix y sont établis à toutes les deux semaines. «Le consommateur n'est pas assuré de la sorte de toujours profiter du meilleur prix possible. Il risque de perdre pendant quelques jours l'effet d'une baisse due aux fluctuations du marché», a retenu le ministre. Il faut donc étudier les meilleurs mécanismes qui pourraient être mis en place pour contrer ce phénomène.

Au Québec, la Régie de l'Énergie assurait une vigile hebdomadaire du prix de l'essence dans toutes les régions. «J'ai demandé que des relevés soient maintenant faits tous les jours dans toutes régions.»

 

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