Un projet de rapt de fillette déjoué sur Internet

Publié le par Cyril

Ils avaient l'endroit, un local situé dans l'agglomération de Rouen ; les instruments, un caméscope, des cassettes vierges, un fer pour marquer la peau à vif ; ne leur manquait plus qu'une victime : une petite fille, âgée de 5 à 9 ans, de préférence. C'était sans compter la vigilance des policiers belges et français qui, après un long travail d'enquête en étroite collaboration, ont déjoué leur sordide projet.

Deux hommes ont été interpellés à Rouen et à Nice, en mai, pour avoir préparé l'enlèvement et le viol d'une fillette. Agés d'une cinquantaine d'années, ces deux pères de familles n'étaient pas connus des services de police. Ils ont été écroués et mis en examen pour "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'enlèvement et de séquestration d'une mineure avec actes de barbarie", a précisé à LCI.fr, le procureur de la République de Rouen, Joseph Schmit.

"Faire des choses horribles"

C'est un membre de Child Focus (centre européen pour enfants disparus et sexuellement exploités), une association mise en place après l'affaire Dutroux, qui a repéré les deux hommes sur un chat fin mars dernier. Alertée, la police belge infiltre la discussion sur le web et se mêle au projet. Il est question d'enlever une petite fille, de lui "faire des choses horribles", selon le magistrat, de la garder un week-end durant, puis de ne la libérer qu'après l'avoir marquée au fer rouge sur l'aine d'un S "comme soumise". Les deux hommes évoquent un rapt qui devrait avoir lieu à la sortie d'une école, dans le nord de la France ou en Belgique. Le mois de juin est décidé. Les départements de la Haute-Normandie, la Seine-Maritime, la Seine-et-Marne et le Nord sont mentionnés. Les autorités belges préviennent leurs collègues français. La SRPJ de Rouen et de Nice, d'où est originaire l'autre homme, commencent leur enquête. Les deux hommes sont surveillés par le biais d'écoutes téléphoniques notamment.

"On n'avait pas assez d'éléments pour faire plus, raconte Joseph Schmit. Nous étions dans le virtuel et la loi ne punit pas l'intention." Vendredi dernier, l'affaire se concrétise. Le Rouannais propose à l'infiltré belge de lui faire visiter le local repéré comme salle de tortures. L'infraction se caractérise, l'homme est interpellé. Son complice avait lui été arrêté le 2 mai alors qu'il s'apprêtait à commettre une agression sexuelle sur une autre enfant. A la fin de l'instruction, les deux hommes devraient comparaître devant le tribunal correctionnel. Ils risquent dix ans de prison.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article