CIRQUE DU SOLEIL

Publié le par Cyril

Pari réussi pour le Cirque du Soleil qui prouve, avec Kooza, qu'il est encore possible de faire peur et de surprendre avec des numéros de fil de fer, de trapèze et de jonglerie, sans les artifices technologiques auxquels il a habitué le public.

C'est là l'essence de Kooza; revenir à la base de l'art du cirque, aux numéros qui ont fait sa renommée, avec une certaine simplicité.

Le spectacle d'environ deux heures trente s'ouvre sur un tableau où tous les personnages sont présentés à travers un méli-mélo de numéros.

Le rythme du spectacle est donné par le numéro de contorsion où trois jeunes artistes de San Francisco (les Mystics Pixies) entremêlent leurs bras et leurs jambes au point d'y perdre le spectateur.

De grands cris de surprise se font notamment entendre lorsque l'une d'elles, couchée sur le ventre, fait littéralement courir ses pieds autour de son torse.

Les premiers cris de terreur apparaissent avec le numéro de trapèze durant laquelle une artiste se balance à corps perdu au-dessus de la scène, abandonnant la barre pour la rattraper aussitôt.

Arrive ensuite un étonnant numéro d'unicycle sur lequel un couple danse ni plus ni moins qu'un tango.

Un show de clowns

Présents mais discrets depuis le début du spectacle, les trois clowns de Kooza prennent ensuite le plancher.

Comme le spectacle a été créé par David Shiner, lui-même clown pour le Cirque du Soleil dans les années 90, le choix des clowns de Kooza a été particulièrement important pour lui. Et ça paraît.

Très typés - un straight-man qui se veut le chef et deux indisciplinés -, les clowns amusent le public à tout coup tant ils sont différents l'un de l'autre.

Dernier numéro avant l'entracte, le fil de fer est assurément l'un des numéros les plus impressionnants du spectacle.

Tendus à environ cinq mètres l'un de l'autre, à plusieurs mètres du sol, deux fils de fer deviennent le terrain de jeu de quatre athlètes qui font de la corde à danser, de l'escrime et même de la bicyclette.

Les yeux écarquillés et les mains moites, les spectateurs retiennent alors leur souffle et s'accrochent à leurs sièges.

Sans protection

Au retour de l'entracte, une chorégraphie de french cancan articulée par des squelettes met la table pour la Roue de la mort, un numéro où deux artistes font mille et une culbutes sur des cages qui tournoient à des mètres au-dessus de la scène.

Fait étonnant, les artistes s'exécutent sans aucune protection, ni matelas, ni filet. Bien que réalisé par de grands professionnels, le numéro semble dangereux au point où on se sent presque coupable de le regarder bêtement calé dans un fauteuil.

Le rythme cardiaque diminue ensuite avec l'apparition - agréable à ce stade-ci du spectacle - d'un pickpocket, habile magicien qui arrive à subtiliser, sans qu'il s'en aperçoive, la montre, le bracelet, les clés, le porte-monnaie - et même la cravate - d'un spectateur invité sur scène.

Arthuro Gatto, connu comme le plus grand jongleur du monde, arrive ensuite sous les projecteurs. Fort talentueux, il manie les cerceaux, les balles et les quilles comme personne.

Impressionnant, certes, mais sa prestation est un peu longue.

L'avant-dernier numéro du spectacle est celui d'un équilibriste qui empile des chaises les unes sur les autres, jusqu'à 30 pieds de haut, avant de s'accrocher à la toute dernière par une seule main.

Le numéro de planche sautoir met le point final à la production. Pas toujours au point, mais tout de même époustouflant, le numéro montre des artistes qui sont propulsés à plusieurs pieds dans les airs, parfois même chaussés d'échasses.

Dany Bouchard
Le Journal de Montréal


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