Grèves et manifestations en France que des chialeurs !

Publié le par Cyril

La manifestation parisienne, à l'appel de tous les syndicats, a réuni 65.000 manifestants, selon la police

Selon Bernard  Thibault (CGT),  les manifestations en France pour l'emploi et le pouvoir d'achat, avaient déjà rassemblé vers 14h00 "un million de personnes" et sont "les plus grandes" depuis vingt ans, pour François Chérèque (CFDT).

La grève de 24 heures perturbe les transports, les services publics et mobilise aussi dans le privé.

Pour M. Chérèque, "dans tous les échos que l'on a des villes de province, le  niveau des manifestants est au niveau des plus grosses manifestations  du CPE  avec un différence très importante: c'est qu'aujourd'hui ce sont les salariés. Ce sont donc les plus grandes manifs de salariés depuis une vingtaine d'années".

"Maintenant c'est au gouvernement d'apporter des réponses" sur "la relance  avec des mesures concrètes pour les salariés et c'est après que l'on décidera de  la suite à donner au mouvement", a-t-il soutenu.

Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a aussi jugé que "quand il  y a une telle mobilisation, le gouvernement serait irresponsable s'il ne  répondait pas".

"Il y a une réunion qui était prévue depuis longtemps début février sur  l'agenda social avec le président de la République. Il faut que ça se transforme  en réponse aux revendications", a-t-il poursuivi.

Près de 200 manifestations étaient organisées dans toute la France. A Paris, le défilé est parti de la Bastille en direction de la place de l'Opéra.

Outre les transports publics, de nombreux secteurs sont touchés par cette grève: l'éducation, la justice, l'énergie, les banques. Des préavis ont aussi été déposés dans l'automobile, chez Auchan ou Virgin.

Le point sur les perturbations
Concernant le trafic ferroviaire, la quasi totalité des syndicats de la SNCF (Le site de la SNCF pour les numéros utiles) ont appelé à cesser le travail. A la mi-journée, la grève était suivie par 36,7% des agents selon la direction, et 41% selon la CGT.

Durant la journée, plus de 60% des TGV en moyenne doivent circuler (à la mi-journée, entre 50% (Sud-Est et Atlantique) et 100% (Est) des TGV circulaient au départ ou à destination de Paris), plus de 40% des TER et 45% de Transilien. Un service normal pour les Eurostar, Thalys et Alleo, un train Lyria sur deux vers la Suisse, 30% des Corail et 40% des Corail Intercités.

Le trafic SNCF en région Provence-Alpes-Côte d'Azur était assuré ce matin à 40% sur le réseau TER.

Pour les TER, les régions les plus affectées sont la Normandie, le Centre, les Pays-de-Loire, Poitou-Charentes, l'Aquitaine, Midi-Pyrénées et la bourgogne avec 35% du trafic assuré.

A Paris, le trafic RATP était un peu meilleur que prévu ce matin pour les métros, bus et tramways, mais sur le tronçon sud du RER B, géré par la RATP, quasiment aucun train ne circulait. Sur la partie nord du RER B, exploitée par la SNCF, 35% du trafic est assuré.

Le RER C fonctionne à près de 40% sur la partie nord et 50% sur la partie sus, le RER D à 35% et le E à 65%.
La SNCF annonce que 50% du trafic est assuré en Ile-de-France (RER et Transilien).

Le métro est perturbé avec de trois rames sur quatre à une rame sur deux en fonction des lignes, à l'exception des lignes 1, 4, 7bis, 11, 13 et 14 où le trafic est normal.

Pour les bus, ce matin, le trafic était assuré à 85%. Les tramways T1, T2, le Trans Val de Marne, Orlybus et Roissybus vers les aéroports fonctionnaient normalement ou quasi normalement. Un T3 sur deux roulait.


Ce trafic un peu meilleur que prévu peut s'expliquer par une meilleure organisation de dernière minute ou par le fait que des agents qui se déclarent grévistes 48h00 à l'avance assurent finalement leur service, ce qui est permis  par la loi sur le service minimum.

A Marseille, les deux lignes de métro sont fermées, 40% des bus circulent, ainsi que 60% des tramways.

A Lille, 8 bus sur 10 étaient sortis des dépôts à 07h00, 4 sur 10 à Villeneuve d'Ascq, Roubaix et Tourcoing, le tramway circulant à fréquence réduite. Le trafic des bus est assuré à 80% à Amiens, de 25% à 50% à Reims, 70% environ à Lens et quasi normalement à Valenciennes.

A Bordeaux, à 08h00, 1 tram sur 2 est prévu et seules les principales lignes de bus (une quinzaine) étaient assurées, avec des passages toutes les 15 à 20  minutes et quelques lignes assurées par un prestataire.

A Lyon, vers 08h00, les quatre lignes de métro fonctionnaient à 68% en  moyenne, mais avec de grosses disparités, la ligne D (automatisée) fonctionnant à 97%, et la ligne B étant complètement à l'arrêt. Seuls 10% des tramways en  moyenne circulaient sur les trois lignes. Les bus affichaient 26% en moyenne, avec 59 des 108 lignes totalement arrêtées.

Dans les airs
A Air France, plusieurs appels à la grève ont été lancés. Côté aéroports, six syndicats de la Direction de l'aviation civile ont déposé un préavis. Les vols enregistraient environ une heure de retard à l'aéroport d'Orly et une demi-heure à celui de Roissy, jeudi matin, en raison du mouvement de mobilisation, mais également du brouillard qui perturbe le trafic aérien en  Ile-de-France, a annoncé la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).
La DGAC a également constaté que 35% des vols à Orly avaient été annulés  préventivement par les compagnies du fait de la grève et ne disposait pas encore  des chiffres pour Roissy.
Mardi la DGAC avait recommandé aux compagnies aériennes d'annuler 30% des  vols au départ ou à l'arrivée de l'aéroport d'Orly et 10% à Roissy.
Le trafic long-courrier ne devrait pas être perturbé.

A l'Education nationale
Quelque 47,92% des enseignants étaient en grève jeudi dans le primaire et 28,03% dans le secondaire, selon le ministère de l'Education, le syndicat FSU annonçant pour sa part 67,5% en primaire (SNUipp) et "pratiquement 60%" dans le secondaire (Snes).

Dans le primaire, la mobilisation est comparable à celle du 20 novembre, où elle avait été forte (48,62% de grévistes, selon le ministère, 69% selon le SNUipp). Elle est plus forte que le 20 novembre dans les collèges et lycées, puisque les professeurs en grève avaient été 21,26%, selon le ministère, et "plus de 50%", selon le Snes.

Selon le communiqué jeudi du ministère de l'Education, 34,61% de l'ensemble des personnels de l'Education étaient en grève. Si l'on ne prend que les enseignants, 36,82% étaient grévistes, avec, dans le détail, 47,92% dans les écoles maternelles et élémentaires et 28,03% dans les collèges et lycées.
Le Snes-FSU, premier syndicat dans le secondaire, a affirmé à l'AFP que "pratiquement 60% des enseignants" étaient en grève ce jeudi matin, selon les remontées d'établissements constituant un "échantillon représentatif".
Le SNUipp-FSU avait annoncé pour sa part 67,5% de professeurs des écoles en  grève.

A la Poste
Près de 25% des postiers étaient grève jeudi matin à l'appel des syndicats FO, CFTC, Sud, CGT et CFDT, a annoncé la direction dans un communiqué, les syndicats CGT et Sud revendiquent eux "plus de 40% " de grévistes.

A EDF
Environ 23% des salariés d'EDF étaient en grève jeudi à la mi-journée à l'appel des syndicats FO, CFTC, CGT, CFDT et CFE-CGC, a indiqué à l'AFP la direction.

Dans l'audiovisuel public
Radio France et France Télévisions étaient fortement perturbés jeudi en milieu de journée, en raison d'un appel à la grève de l'intersyndicale, dans le cadre de la journée d'action  interprofessionnelle lancée par huit confédérations syndicales.
A Radio France, les stations France Inter, France Info et France Culture n'ont pas pu diffuser leurs programmes habituels. L'antenne du Mouv' a été perturbée à partir de 10h00 tandis que celle de France Musique était normale, a indiqué la direction de Radio France.
Le taux de grévistes était estimé à 30,13% à la mi-journée, a-t-elle  ajouté.

A la télévision, les journaux de la mi-journée de France 2 et France 3 ont été perturbés par la grève, a-t-on indiqué à France Télévisions, qui  ne disposait pas encore du taux de grévistes. Outre les revendications interprofessionnelles, les syndicats demandent notamment un  "financement pérenne et dynamique" pour l'ensemble des sociétés de l'audiovisuel  public, le "maintien du périmètre" de la télévision et de la radio publiques, ainsi que leur "indépendance politique, éditoriale et stratégique".

Les raisons du mouvement

Parmi les revendications: défense de l'emploi, du pouvoir d'achat et des services publics, refus que les salariés soient "les premières victimes de la crise". Tous les syndicats, même les plus modérés, exigent une relance par la consommation avec le soutien de partis de gauche déterminés à repasser à l'offensive et de nombreux réseaux et associations estimant que "ce n'est pas aux Français de payer la crise."

Ce mouvement est un test pour le monde syndical mais aussi pour le chef de l'Etat dont les propos en juillet avaient provoqué les foudres des leaders syndicaux, alors qu'il ironisait sur ces grèves "dont désormais personne ne s'aperçoit". Deux sondages montrent que le mouvement est soutenu ou compris par l'opinion (69% pour CSA, 75% pour Ifop). 

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