Les commandos indiens donnent l'assaut contre les hôtels de Mumbai

Publié le par Cyril

Tension extrême à Mumbai (ex-Bombay). Au lendemain des attentats perpétrés par des islamistes présumés qui ont fait au moins 119 morts dans la capitale économique de l'Inde, des commandos indiens ont donné l'assaut aujourd'hui à deux hôtels de luxe pour libérer les otages toujours retenus.



Selon un responsables du ministère de l'Intérieur de l'État du Maharashtra, le siège s'est achevé à l'hôtel Taj Mahal, où les trois derniers assaillants ont été tués. Huit otages ont en outre été libérés au siège de la communauté juive ultra-orthodoxe loubavitch de Mumbai.

Auparavant, le général de l'armée indienne R.K. Hooda avait expliqué sur New Delhi Television que dix à douze hommes armés se trouvaient encore dans ces hôtels et dans un centre communautaire juif, les autres semblant avoir été tués ou capturés.

D'après les autorités, la série d'attaques coordonnées qui a semé la terreur dans la ville depuis hier soir a causé la mort de 119 personnes, et en a blessé 288 autres. Dix sites de Mumbai ont été visés par des activistes armés de fusils d'assaut, de grenades à main et d'explosifs.

Des dizaines de personnes étaient encore prises au piège ou retenues en otage aujourd'hui. Hier soir et dans la nuit, les assaillants avaient attaqué deux grands hôtels, un restaurant fréquenté par les étrangers, des hôpitaux, une gare ferroviaire bondée ainsi que les locaux de la représentation dans la capitale économique indienne de l'organisation juive orthodoxe des Loubavitch.

Toute la journée aujourd'hui, on a pu voir des otages sortir par petits groupes des deux hôtels cinq étoiles le Taj Mahal et l'Oberoi, des témoins confiant que de nombreux corps restaient à l'intérieur. Plusieurs cadavres ont été retirés des deux établissements attaqués où, selon des témoins, les hommes armés visaient spécifiquement des Britanniques et des Américains.

Plusieurs dizaines de personnes s'y sont apparemment enfermées dans leurs chambres, terrifiées par les coups de feu et les explosions, ainsi que par des pneus enflammés dans plusieurs parties des hôtels, attendant qu'on vienne les secourir.

Après le crépuscule aujourd'hui, au moins sept personnes, escortées par des policiers, sont sorties de l'hôtel Oberoi. L'une d'elle, un Polonais, a dit aux journalistes qu'il avait vu de nombreux corps à l'intérieur de l'hôtel. Mais il a refusé de donner des détails, en notant qu'il avait promis à la police de ne pas parler des opérations en cours.

Selon le ministère de l'Intérieur de l'État du Maharashtra, 84 personnes ont été libérées de cet hôtel, dont 60 otages. La police a fait savoir qu'elle agissait lentement pour protéger les otages restants.

Les attentats ont été revendiqués, via courriels adressés à plusieurs médias, par un mouvement islamiste, les «Moujahidine du Deccan», jusqu'à présent inconnu.

On ignore dans l'immédiat leurs motivations, mais Mumbai a souvent été la cible d'attaques revendiquées par des islamistes, dont une série d'attentats à la bombe en juillet 2006 qui avait fait 187 morts.

Magnus Ranstorp, expert en terrorisme à l'Institut de la défense nationale de Suède, a estimé qu'il y avait «de très fortes présomptions» que ces derniers attentats aient un lien avec Al-Qaïda, en raison du style coordonné des attaques, et du fait que des Britanniques et Américains aient été visés.

Le premier ministre indien Manmohan Singh a attribué ces attentats à «des forces extérieures». «Ces attentats bien planifiés et bien orchestrés, probablement avec des liens extérieurs, étaient destinés à créer un sentiment de panique, en choisissant des cibles de haut rang et en tuant au hasard des étrangers», a-t-il mis en cause.

Le Pakistan, fréquemment accusé par New Delhi de complicité avec les terroristes frappant l'Inde, a condamné les attentats de Mumbai et exhorté à la coopération contre les militants extrémistes. «Il ne faut pas nous attribuer cela comme dans le passé», a prévenu le ministre de la Défense Ahmed Mukhtar: «Je dis de manière catégorique que le Pakistan n'est pas impliqué dans ces événements sanglants».

Les États-Unis et la France font partie des nombreux pays qui ont condamné les attentats. À Washington, le président George W. Bush a notamment proposé au premier ministre «soutien et assistance», selon la porte-parole de la Maison-Blanche Dana Perino.

Parmi les morts figurent au moins quatre Australiens, un Japonais et un Britannique, selon les officiels indiens. Un Italien et un Allemand ont aussi été tués, selon les ministères des Affaires étrangères des deux pays.

Des Américains, des Britanniques, des Italiens, des Suédois, des Canadiens, des Yéménites, des Néo-Zélandais, des Espagnols, des Turcs, des Français, des Israéliens et un Singapourien figurent parmi les personnes bloquées ou retenues dans les hôtels.

La Marine indienne a arraisonné un cargo suspecté d'être lié aux attentats. Le capitaine Manohar Nambiar de la Marine indienne a précisé que le cargo, le MV Alpha, venait du port pakistanais de Karachi et était arrivé récemment à Mumbai. Quelques heures plus tard, il a fait savoir que rien n'avait été trouvé de suspect à bord.

 

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