MADONNA Un disque moyen

Publié le par Cyril

Pour son 11e album studio qui paraîtra en Amérique mardi prochain, Madonna nous amène dans sa confiserie nommée Hard Candy, confiserie qui contient quelques bonbons durs à avaler.

Bonbons, chocolats, caramels, sucreries: la Madone offre ses plus récentes recettes avec le nouveau gérant de son magasin, Justin Timberlake, qui a fait appel à des confiseurs qui ont pour nom Timbaland, Pharrell Williams et Nate «Danja» Hills. Après tout, dans n'importe quel commerce, tu dois offrir un minimum de diversité à tes clients.

Cette diversité, ce sont les variantes de parfums et de saveurs de cet album écouté en boucle hier après-midi qui nous semble bien plus le fruit du travail des employés que de ceux de la propriétaire. En s'associant aux trois ou quatre réalisateurs les plus en demande de la planète, même la légendaire Madonna risquait de prendre le moule de ces derniers.

C'est indiscutablement le cas ici, sauf que Madonna étant Madonna, elle conserve suffisamment de personnalité pour ne pas être noyée dans la production lourde, sauf pour quelques chansons, dont le premier extrait, 4 Minutes.

Aussi urbain que dance

Madonna voulait revenir à un son plus urbain que dance avec Hard Candy. À bien des égards - et en dépit de la production très contemporaine -, on a plutôt l'impression que ce disque est le prolongement de Confessions on the Dance Floor, en moins assumé.

Certaines chansons offrent de sympathiques clins d'œil au passé et des influences de plusieurs périodes qui sont fusionnées dans des océans sonores vaguement brouillons.

En revanche, des titres très réussis comme She's Not Me - qui résume sa carrière en quelques minutes -, Beat Goes On, Give it 2 Me et 4 Minutes assurent à la bientôt quinquagénaire (50 ans en août) un nombre considérable d'extraits monstres, de remix juteux à venir et de bombes potentielles lors de la tournée qui va s'ensuivre.

Au final, on aurait aimé des caramels plus mous et un taux de sucre moins élevé, mais Madonna offre un échantillonnage de bonbons juste assez savoureux pour qu'elle ne craigne pas de fermer boutique.

 

  • Hard Candy sera lancé en format régulier et de luxe, lundi, en Europe, et mardi, en Amérique.

 

 

  • Madonna a vendu environ 130 millions d'albums depuis le début de sa carrière, selon les chiffres officiels.

 

 

12 chansons pour un 11e album
  • Candy Shop : Petit beat trépidant, des tas de synthés, une production aussi pop que street des Neptunes - le duo de Pharrell Williams - et une invitation à se bourrer de sucreries difficile à refuser.
  • 4 Minutes : La bombe à la pulsion irrésistible qui porte plus la marque de Timbaland et de Justin Timberlake que celle de Madonna, dont la voix est presque noyée dans le mix. N'empêche, si tu n'as pas le goût de danser là-dessus...
  • Give It 2 Me : Un rythme effréné pour soutenir une chanson que l'on pourrait qualifier de néo-disco, un peu chargée au plan sonore, mais qu'on a bien hâte d'entendre dans un contexte de spectacle.
  • Heartbeat : La chanson lolipop-trash. Une cloche de vache et la voix Madonna - aux har monies presque enfantines - fait contrepoids à des propos plus corsés. Correct, mais pas mémorable.
  • Miles Away : «You Always Loves Me More Miles Away», chante Madonna. On comprend que ça ne va pas bien dans son couple, mais cette production un peu électro, un peu acoustique et pas mal dissonante ne séduit pas.
  • She's Not Me : On ne sait pas si Madonna évoque Britney, Rihanna ou une autre midinette qui prétend à son trône, mais cette chanson mélodique au beat bien senti qui se boucle avec des guitares fait mouche. Et les Peep-Peep! sont un clin d'oeil à Bad Girls, de Donna Summer.
  • Incredible : Farcie de claviers qui nous ramènent à la période Borderline, cette chanson est torpillée par les guitares et Madonna chante ses couplets dans un registre similaire à Rihanna. Pas incroyable.
  • Beat Goes On : Moins spectaculaire que Give It 2 Me ou She's Not Me à prime abord, ce titre a le meilleur potentiel de longévité. Après trois ou quatre écoutes, on ne se lasse pas d'entendre les petites cloches ni de taper du pied, même si Kanye West est plutôt discret.
  • Dance 2 Night : Bonne guitare funk, ton ironique («You don't have to be rich and famours to be good»), mais il n'y a rien que l'on a pas entendu avant. Convenu.
  • Spanish Lessons : Qu'est-ce que c'est que cet imbuvable truc latin sorti de nulle part? Un fond de tiroir de la période La Isla Bonita?
  • Devil Wouldn't Recognize You : Zzzzzzzzzz...
  • Voices : Une bonne conclusion avec Timberlake qui pose la question qui tue : «Qui est le maître, qui est l'esclave?» On a le goût de répondre Justin aux deux questions.
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