Plus de tickets, moins de morts

Publié le par Cyril

La grève de zèle exercée en 2005 et 2006 par les policiers de la Sûreté du Québec a probablement coûté des vies sur les routes du Québec.

 

Avec 608 décès en 2007, le Québec a connu une chute spectaculaire de près de 16 % du nombre de morts sur ses routes comparativement à 2006 (721 morts) et aux dernières années. Selon la ministre Julie Boulet, il s'agit du «meilleur bilan depuis 1948».

 

Elle a refusé d'associer le nombre de morts, en hausse vertigineuse durant les années 2005 et 2006, au relâche- ment du contrôle routier par les policiers de la Sûreté du Québec, qui faisaient la grève du zèle pour forcer le renouvellement de leur convention collective.

 

Selon la ministre, le bilan «se détériorait depuis cinq ans» et il faut l'analyser «dans un contexte plus général que de prendre une seule année où il y avait une problématique particulière».

 

Un corollaire

 

Pourtant, le directeur général adjoint de la SQ, Régis Falardeau, a livré quelques minutes plus tard des chiffres révélateurs qui montrent clairement un corollaire entre le nombre de morts sur les routes et l'ampleur des contraventions émises.

 

L'an dernier, en 2007, les patrouilleurs de la SQ ont distribué 510000 constats d'infraction sur les routes. Cette surveillance accrue a résulté en une chute considérable du nombre de décès (618 morts) par rapport à 2006. Cette année-là, durant laquelle les policiers exerçaient leurs moyens de pression, seulement 291 000 infractions au Code de la route étaient émises. On avait enregistré 721 décès.

 

Le dirigeant de la SQ aurait pu aussi citer 2005, autre année de grève du zèle des policiers de la SQ qui s'était avérée catastrophique avec 707 morts. Le nombre de constats d'infraction émis par les policiers avait à peine atteint 236 409 (voir tableau).

 

L'an dernier, le bilan routier s'est amélioré de façon considérable pour le nombre d'accidents causant des blessures graves, avec 2866 victimes, 23 pour cent de moins qu'en 2006.

 

Au total, en incluant les blessures légères, le bilan routier 2007 s'établit à 47 940 victimes, une baisse de 5 pour cent par rapport à 2006.

 

C'est la première fois depuis 2002 que le nombre des victimes passe sous la barre des 50 000. Seule ombre au tableau, le nombre de piétons heurtés mortellement par un véhicule est la seule catégorie à se maintenir, avec 83 décès.

 

Par ailleurs, la ministre Boulet a été incapable de donner les causes des accidents, notamment ceux reliés à la consommation d'alcool. Ces statistiques seront révélées plus tard par la SAAQ, a-t-elle expliqué. Pour l'instant, elle était surtout pressée de propager « les bonnes nouvelles » du bilan routier québécois de 2007.

 

Les policiers sont-ils à blâmer pour le nombre de morts sur les routes?

 

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