Elle a retrouvé le goût de chanter
Journal de Montréal.
Nathalie a choisi ses onze chansons parmi près d'une centaine. Elle a retenu les plus significatives pour elle, celles qui ont marqué sa vie. En plus d'Il y avait un jardin, qui représente pour elle la liberté disparue avec nos guerres et peurs, elle reprend Vivre en amour, de Luc Cousineau, On s'est presque touché, de Jim Corcoran, Pendant que les bateaux, de Gilles Vigneault, Je t'aime à la folie, de Serge Lama, chanson qu'elle dédie à sa fille, Ève, qui a treize ans aujourd'hui, et Babe, de Dennis DeYoung.
Elle nous offre également un émouvant cri d'amour avec I Want to Know What Love is, de Michael Leslie Jones, elle qui a néanmoins trouvé l'amour il y a un an auprès de «quelqu'un de bien et sain», confie-t-elle. Elle nous surprend avec une époustouflante Aimer d'amour, popularisée par Georges Thurston (il est parti avant de savoir que Nathalie reprendrait cette chanson) et une You've Got a Friend, de Carole King, d'une infinie douceur, chanson qui exprime bien l'accueil qu'elle réserve aux gens qui s'adressent à sa fondation.
Avec Jacques Michel
La chanteuse a réussi à convaincre Jacques Michel de chanter (et parler) avec elle en duo sa chanson Amène-toi chez nous, un moment fort de l'album. Jacques Michel est un ami de Nathalie depuis Le Village de Nathalie.
Le premier extrait de l'album sera Y a les mots, une chanson de Francine Raymond. Cette dernière, intriguée par la version de Nathalie, aurait, nous dit-on, été touchée aux larmes en l'entendant. Nathalie termine son album sur les paroles de Michel Fugain, Je n'aurai pas le temps.
L'album a été réalisé sur une période de quatre mois intensifs au studio Montana de Montréal, «un beau voyage rempli d'échanges, de générosité et de partage», estime Nathalie, qui «a tripé comme dans un carré de sable», et la réalisation a été confiée à Toby Gendron, un coup de foudre professionnel, qui s'est appliqué à travailler en équipe avec Nathalie, qui s'est impliquée dans toutes les étapes: «Contrairement à l'époque où je chantais ce qu'on me demandait avec mon manteau sur le dos», dit-elle.
Le projet a été mené par Anne Vivien, directrice artistique des Disques Musicor. Nathalie a travaillé avec le chef d'orchestre Simon Godin, qui oeuvrait avec Nathalie dans l'émission Décibel. Une foule de musiciens ont défilé en studio, même des violons.
Convaincue par le public
Nathalie Simard, 38 ans, avait depuis longtemps perdu le goût de chanter et avait le show-business en horreur. Elle avait aussi peur du jugement des gens et avait fait une croix sur la chanson. Ce sont les amis comme Denise Filiatrault, Danielle Laurin et Claude Dubois qui l'ont peu à peu fait changer d'idée. Quand elle a interprété la chanson du documentaire de Paul Arcand, Les Voleurs d'enfance, un déclic s'est fait. Les témoignages du public ont fini de la convaincre.
«Partout où j'allais, à l'épicerie, chez le vétérinaire avec mon chien, à l'école où je reconduis ma fille, tout le monde me disait de revenir à la chanson», rappelle Nathalie.
«Et puis, j'ai eu envie de faire du bien. Je suis tannée de faire pleurer les gens. Je souhaite toujours les prendre dans mes bras et les consoler, mais je veux aussi leur offrir du plaisir avec ces chansons, du réconfort, les faire sourire. C'est en quelque sorte un retour d'amour», confie-t-elle avant d'ajouter que cet album est sans prétention.
Toutes les chansons choisies par Nathalie lui rappellent des moments importants qu'elle explique dans la pochette de son album et sa voix est superbe. Quelques-unes des chansons, en anglais, une première pour Nathalie, ont été travaillées avec un coach, mais la chanteuse n'avait presque pas d'accent.
Le lancement d'Il y avait un jardin aura lieu au Monument-National le 25 septembre, où Nathalie interprétera cinq ou six chansons entourée de ses musiciens sous la direction de Simon Godin. La chanteuse souhaite donner des spectacles sous peu.